Dans un pays comme le japon, où le respect et l'obéissance dûs aux parents sont très ancrés dans la culture, Kyoko s'oppose très souvent à eux et ne fait jamais que ce qu'elle a décidé de faire. Ses disputes et ses batailles avec eux révèlent son caractère indépendant et intransigeant.
Tout au long de la série, elle ne se comportera pas exactement comme une japonaise ordinaire. Bien que Maison Ikkoku soit avant tout une histoire romantique, Rumiko Takahashi a donné à ce personnage plus de relief qu'à tous les autres et a peut-être voulu exprimer aussi ce que, à son sens, devrait être une femme japonaise : menant sa vie comme elle l'entend, ignorant les pressions de l'entourage et capable de se débrouiller sans nécessairement le soutien d'un homme.
Kyoko est une ménagère parfaite, capable de mener à bien toutes les tâches que pourrait avoir à faire une femme au foyer, et plus encore, dans la mesure où elle s'occupe de la famille Ikkoku-kan.
A plusieurs reprises, il sera fait la remarque que celui qui épousera Kyoko aura bien de la chance. Mais Kyoko se suffit à elle même.
Les femmes présentées dans Maison Ikkoku par Rumiko Takahashi, lorqu'elles ne sont pas mariées ni étudiantes, travaillent et gagnent leur vie. Kyoko comme kanrinin, Kozue dans une banque, Akemi dans un bar etc... les femmes mariées au contraire, restent au foyer pour s'occuper de la maison : Ritsuko Chigusa, Hanae Ichinose, Madame Nanao, les voisines d'Ikkoku-kan...
Dans sa relation avec Souichiro ou Yusaku, Kyoko privilégie avant tout les sentiments. Elle n'a en aucun cas besoin d'un homme pour la soutenir dans sa vie de tous les jours et il lui parait inconcevable de se lier à quelqu'un pour qui elle ne ressentirait pas un amour absolu et sans partage.
C'est aussi pour cela qu'il lui sera si difficile de s'avouer à elle même que ce qu'elle ressent pour Yusaku est plus qu'une amitié fraternelle. Elle a l'impression de trahir Souichiro en tombant amoureuse d'un autre homme, que cet amour qu'elle avait ressenti si profondément pour lui n'aurait été finalement qu'un mensonge.
La cause principale de ses disputes avec ses parents (et surtout avec Ritsuko, sa mère, son père lui, la voudrait bien à la maison) est son refus persistant de se remarier avec "n'importe qui".
Kyoko refuse ainsi la tradition des mariages "arrangés" (Omiai) encore fréquents au japon de nos jours (Shun Mitaka sera d'ailleurs "victime" d'un mariage de ce type.)
L'autre cause de dispute est le fait qu'elle refuse de revenir habiter chez ses parents pour travailler à Maison Ikkoku. Il est évident que les parents de Kyoko l'aiment et souffrent un peu de son éloignement, mais elle sait qu'elle ne peut retourner là-bas sans perdre son indépendance... et elle le dit à plusieurs reprises en parlant de Maison Ikkoku : "ma vie est là-bas !"
Une jeune fille de 19 ans, quittant le domicile familial pour se marier puis, une fois veuve, pour aller travailler n'est surement pas ordinaire..
Pourtant, on remarquera un changement d'attitude de Kyoko vers la fin de la série, lorsque son engagement vis-à-vis de Yusaku sera définitif : son attitude devient plus soumise et plus conforme à l'image que l'on peut se faire de la femme japonaise. Laissant les décisions à Yusaku, s'effacant devant lui...bref, elle "rentre dans le rang", abandonnant son indépendance pour se consacrer à son mari et à son enfant.
L'attitude d'effacement de Kyoko après son mariage est flagrante lorsqu'il est question d'aller à Nigata pour aller voir les parents de Yusaku. Kyoko lui fait comprendre que c'est lui qui décide de ce qui les concerne tous les deux dorénavant. Et lors de la fête suivant la cérémonie de mariage, c'est Yusaku qui prend la parole et qui s'exprime au nom du couple...
Ah, ce mariage... car oui, bien sûr, Maison Ikkoku finit par un mariage. Et c'est en cela que c'est une série exceptionnelle : la fin est une vraie fin. Tous les personnages trouvent leur place, leur raison d'être et surtout, pour Kyoko, c'est comme une Renaissance